Ce 30 juin 2023, de nombreuses villes de France se rĂ©veillent stupĂ©faites (ou presque) par l’ampleur des Ă©ruptions de colĂšre qui font suite Ă  l’évĂšnement survenu lors d’un contrĂŽle de police meurtrier oĂč Nahel a perdu sa jeune vie.

Sur ce blog, nous avions, il y a seulement quelques semaines, publié un article traitant des violences inscrites durablement dans notre société.

Compte tenu du mĂ©pris des oligarques et des gouvernements qu’ils ont mis en place grĂące Ă  des mĂ©dias serviles, il ne pouvait, hĂ©las, pas y avoir d’autre Ă©volution que celle que nous connaissons aujourd’hui.
Nous ne sommes pas en dĂ©mocratie et cela, nombre d’entre nous l’ont compris.

Nous sommes dans un régime corrompu et autoritaire en pleine décadence civilisationnelle qui organise :

‱ La perte de sens de nos vies, de nos activitĂ©s,
‱ L’effondrement moral et factuel de nos institutions et de nos services publics,
‱ Le dĂ©veloppement contraint et non mesurĂ© de technologies inhumaines et intrusives,
‱ La nĂ©gation des rĂ©alitĂ©s,
‱ L’individualisme le plus dĂ©bridĂ©,
‱ La « croissance » Ă©conomique, unique objectif, au dĂ©triment de la Nature et de la Vie,
‱ L’explosion des inĂ©galitĂ©s partout dans le monde,
‱ La destruction de nos ressources vitales (terres, eaux, forĂȘts
).

Ce rĂ©gime honni par une part sans cesse croissante de la population ne tient plus que par la propagande incessante distillĂ©e Ă  longueur de temps par des mĂ©dias possĂ©dĂ©s par ceux-lĂ  mĂȘmes qui organisent le pillage de la planĂšte et des peuples, et par l’usage dĂ©mesurĂ© d’une rĂ©pression et d’une surveillance implacables.

Deux poids, deux mesures...
La dĂ©linquance et le crime ne sont pas traitĂ©s de la mĂȘme maniĂšre, que l’on soit un citoyen lambda (a fortiori une personne en situation « prĂ©caire ») d’une part, et un notable, un riche, un gouvernant ou un membre des forces autorisĂ©es Ă  porter une arme, d’autre part.

Ce que quasiment plus personne ne supporte :

‱ C’est cet affront permanent fait Ă  la dignitĂ©, Ă  l’intelligence, au dĂ©sir d’égalitĂ© et de justice des citoyens.
‱ Ce sont ces mensonges permanents diffusĂ©s au mĂ©pris de la capacitĂ© de comprendre des citoyens.
‱ Ce sont ces fractures et divisions crĂ©Ă©es de toutes piĂšces pour fragmenter les dĂ©sirs d’émancipation de la population.
‱ C’est cette pauvretĂ© galopante qui jette Ă  la rue des milliers de malheureux dĂ©boutĂ©s de tous.
‱ C’est cette mise sous contrîle permanente.
‱ C’est cette ignoble et persistante haine de classe qui se pare des oripeaux fallacieux d’une pseudo-raison politico-Ă©conomique.

Et contre les justes indignations des femmes et des hommes rĂ©sistants au sein des peuples, quelles rĂ©ponses ? Interpellations, gardes Ă  vue, incarcĂ©rations, coups de matraque, gaz lacrymogĂšnes toujours plus « efficaces », tirs de LBD, canons Ă  eau... Et
. AprĂšs ??
Tirs d’armes Ă  feu, bien sĂ»r. Il n’y a qu’un pas.
D’abord, on s’essaye sur le petit dĂ©linquant mineur
. Et
. AprĂšs ??

Alors, il y a fort Ă  parier que des pans entiers de la population, Ă©touffant d’impuissance, de colĂšre, d’humiliation, de dĂ©tresse dĂ©cident que, « perdu pour perdu », la seule rĂ©ponse soit dĂ©sormais de prendre tous les risques personnels pour sauver le collectif.

Émeute, rĂ©bellion, soulĂšvement, rĂ©volution ?
On dissout à tout va : l’association Le Bloc Lorrain, le mouvement Les Soulùvements de la Terre.
D’autres sont dans le viseur, et pas des moindres : ATTAC ? OXFAM ?

Face à ces mouvements qui ne veulent que la justice sociale, le respect de la Vie, on oppose des policiers et des CRS surarmés dont certains, mentalement préparés à commettre le pire, ne sont plus capables de distinguer la réalité de la propagande de bas étage qui leur sert de valeurs.

On sait aussi que, mĂȘme entre eux, ils sont capables de vilenie (cf procĂšs de la BAC de nuit Ă  Nancy).

Pour une révolte, il faut un déclencheur.
Depuis l’arrivĂ©e d’Emmanuel MACRON Ă  la PrĂ©sidence de la RĂ©publique Française, des dĂ©clencheurs, il y en a eu !

Parmi les plus notables :

‱ L’augmentation du prix de l’essence avec l’émergence dans la foulĂ©e du mouvement des Gilets Jaunes,

‱ L’intervention musclĂ©e illĂ©gale et rĂ©vĂ©latrice d’Alexandre BENALLA,
‱ L’intrusion de BlackRock dans les affaires de la RĂ©publique Française,
‱ La Covid-19 et ses dĂ©nis de droits,
‱ La rĂ©forme des retraites,
‱ L’inflation basĂ©e sur une spĂ©culation infĂąme jamais condamnĂ©e par les gouvernements.
Etc
.

Les oligarques, les gouvernants et leurs sĂ©ides armĂ©s se sentent si forts, si intouchables qu’ils en ont oubliĂ© que, malgrĂ© toutes leurs protections (dont certaines se rĂ©vĂšleront insuffisantes), ils n’en sont pas moins hommes et que tout homme est d’une façon ou d’une autre vulnĂ©rable. Quand les peuples auront trouvĂ© le moyen d’atteindre cette vulnĂ©rabilitĂ©, leur sort sera scellĂ©.

En attendant l’inversion des forces (est-ce dans un futur trĂšs proche ou non ?), les plus puissants commettent leurs mĂ©faits tous azimuts. C’est dans ce cadre qu’ont lieu les violences policiĂšres.
Le tir monstrueusement inappropriĂ© et apparemment dĂ©libĂ©rĂ© qui a coĂ»tĂ© la vie Ă  un mineur de 17 ans, ayant certes commis une bĂȘtise, un acte de dĂ©linquance nĂ©cessitant une sanction juste, tĂ©moigne de la crise profonde qui pourrit les institutions policiĂšres de l’État français.

Alors, ne soyons pas surpris de l’explosion de colĂšres diverses qui s’expriment ces jours-ci. Il est mĂȘme surprenant que cela n’ait pas eu lieu plus tĂŽt. C’est que nos « communicants » sont bien aguerris, forts des connaissances en sociologie et psychologie collective qui furent thĂ©orisĂ©es au XXĂšme siĂšcle.

Lors d’un prĂ©cĂ©dent article sur ce blog, nous Ă©voquions le seuil critique qui favorise la bascule d’un rĂ©gime Ă  un autre. Ce seuil est dans le nombre des opposants mais aussi dans leur dĂ©termination, dans la qualitĂ© de leurs stratĂ©gies, dans les propositions concrĂštes qu’ils formulent.

En ces nuits de feu des 28 et 29 juin, le nombre des lieux qui se sont embrasĂ©s, la puissance de la rage que l’on perçoit (parfois, hĂ©las, mal dirigĂ©es), l’attaque envers des biens de consommation et de profit, l’expression d’un dĂ©sespoir longtemps contenu sont des manifestations de la souffrance et de l’humiliation que vit notre nation Ă  cause d’un systĂšme destructeur dont Emmanuel MACRON et son gouvernement (au sens large du terme) sont les zĂ©lĂ©s protecteurs, Ă  la suite de leurs non moins zĂ©lĂ©s prĂ©dĂ©cesseurs.

Mais il est vrai que le « management » de la « startup nation France » s’est considĂ©rablement durci depuis six ans.

Cessons les cris d’orfraie devant les façades incendiĂ©es, les commerces pillĂ©s.
C’est malheureux, certes, mais c’était prĂ©visible. Nous ne cessons de dĂ©noncer depuis bien longtemps les pompiers pyromanes qui « dirigent » le pays.

À qui vraiment, devons-nous dire ? :

« C’est inacceptable ! »


RĂ©dactrice : S.N.


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