A l’heure où les urgences sociales et climatiques se font pressantes, et poussent à multiplier des actions qui réveillent, les gouvernements récents banalisent la violence d’État avec l’usage injustifié de la force physique, détenue presque exclusivement par des instances dotées d’équipements lourds, agressifs, nombreux et… extrêmement coûteux nommées « Forces de l’Ordre ».

Les médias insistent sur le spectacle d’actes de violence pendant les manifestations et stigmatisent ceux que l’on appelle les « radicalisés », les « casseurs », les « ultras » ... MAIS…


Que dire de toutes les violences subies par une partie du peuple ?


La violence économique et sociale

Assumée et organisée par le capitalisme le plus inhumain. Avec son sinistre cortège : emplois sous-payés, fiscalité inégalitaire, le mal-logement, le droit du travail détricoté par les lois Pénicaud et El-Khomri, la spéculation sur les biens de première nécessité… Pour que certaines catégories extrêmement minoritaires de la population puissent dominer la majorité et, en toute impunité, détruire l’environnement à des fins mercantiles, priver des êtres humains de ressources essentielles et de conditions d’existence leur permettant de vivre dans la dignité, abolir tous freins et toutes limites à leurs désirs, ont été mis en place des remparts législatifs et judiciaires disproportionnés. Les « lois du marché », la création monétaire, le crédit, la localisation des productions, la « mondialisation » démente de l’industrie, des agricultures, des grands groupes, du commerce profitent à une poignée de profiteurs servis par des laquais plus ou moins puissants. La situation du Vivant et de la biosphère, l’héritage que nous laissons aux jeunes générations est le cadet de leurs soucis. Aveuglés par leurs addictions au pouvoir, à l’argent, au jeu (géopolitique) et soumis à leurs pulsions égotiques, ces individus détruisent le monde sans scrupule. Ils sont devenus fous, mais ont acquis des moyens de nuisance tels qu’il est très difficile aux peuples de s’organiser pour construire des alternatives justes et de bon sens.

Ces prédateurs insensés exercent une violence inédite dans l’Histoire par son ampleur et son impunité, une violence qui pourrait nous conduire à notre propre fin.


Insecurite_sociale


La violence politique, la violence d’État

Qui visent surtout à ne pas venir déranger l’ordre établi par les plus puissants et leurs valets qui se gavent. Depuis trois décennies, les prérogatives des forces de l’ordre ont été élargies, leurs armements sont devenus plus agressifs, le recours à l’accusation d’outrage et rébellion contre agents dépositaires de l’autorité publique a été favorisé pour contrer les possibles plaintes de citoyens pour violences policières, et la Commission nationale de déontologie de la sécurité, autorité indépendante créée en 2000, a été dissoute huit ans plus tard. Le gouvernement actuel a accéléré cette évolution par un ensemble de mesures législatives visant à renforcer les pouvoirs des « forces de l’ordre » et à étendre les conditions d’usage de leurs armes au-delà de la légitime défense.

« Recours à la force injustifié, lorsqu’on administre des coups de poing à un manifestant au sol, (… ) lorsqu’on asperge de gaz lacrymogène des militants inoffensifs, (… ) quand on tire sur un individu à bout portant avec une arme de type Flash-Ball en le visant à la tête pour l’empêcher de filmer. Cette définition juridique de la violence est déjà très restrictive, puisqu’elle ne prend pas en compte ses formes non physiques, notamment les brimades, humiliations, agressions verbales, insultes racistes, arrestations arbitraires, menottages douloureux… Les images et les reconstitutions montrent que, le plus souvent, les victimes des balles de défense, des grenades de désencerclement et des coups de tonfas ne sont pas des auteurs de violences, mais des manifestantes et des manifestants pacifiques. » (Libération /2020)

La police, en France, n'est pas au service des citoyens. Selon l'European Social Survey, elle est même en Europe celle qui manifeste la plus grande méfiance à leur encontre. Elle se considère comme étant au service de l'État, mais cette subordination administrative se transforme de fait en allégeance politique. La police n'a pas de comptes à rendre à la société, dont elle refuse tout regard extérieur, mais au pouvoir en place, quel qu'il soit.


police-violence-homme-pensant


Ainsi se développe une relation pernicieuse dans laquelle le gouvernement accorde toujours plus à des forces de l'ordre dont il a besoin pour réprimer ses opposants, tandis que ces dernières se servent de lui pour obtenir des privilèges, comme le maintien de leur régime spécial de retraite, et garantir leur impunité.

Ce qui est en effet le propre de notre époque, c'est qu'elle n'accorde à tous les autres groupements, ou aux individus, le droit de faire appel à la violence que dans la mesure où l'État le tolère : celui-ci passe donc pour l'unique source du « droit » à la violence.

« L'État ne peut donc exister qu'à la condition que les hommes dominés se soumettent à l'autorité revendiquée chaque fois par les dominateurs. » (Ma philosophie)

« Les manifestants sont systématiquement « nassés », brutalisés, matraqués. Que vaut le droit de manifester, s’il signifie se faire frapper, gazer, mutiler, intimider, humilier ? Bien que la peur existe, il faut conquérir le droit d’expression publique, car, restreint constamment par nos gouvernants, il n’en restera bientôt plus rien, ni pour nous-mêmes, ni pour nos enfants.

Les règles de l’état d’exception ont été transposées dans la loi ordinaire. Résultat : des assignations à résidence, des perquisitions abusives, des interpellations préventives, la liberté d’expression des associations étouffée, voire pire des dissolutions, à l’encontre d’une jeunesse révoltée par les injustices sociales et l’inaction écologique. Depuis les lois Pénicaud et El Khomri, ce sont des millions de salariés qui voient leurs recours laminés. » (Médiapart – 2023)


La violence judiciaire

Car d’une part, la Justice est débordée et manque cruellement de moyens et d’autre part, les priorités d'action sont fixées par les Procureurs Généraux nommés par Décret du Conseil des Ministres. Elles sont mises en œuvre par les Procureurs de la République qui sont nommés par le Président de la République lui-même (alors que les violences policières sont le fait de fonctionnaires sous l'égide des Préfets qui sont nommés par le Premier Ministre). C'est donc toute la chaîne de commandements qui est sous contrôle du Gouvernement (nommé et non élu) en place. De plus, ces personnels sont soumis à des enjeux de carrière et se doivent d'obéir à leur supérieur, ce, dans les domaines de la Justice et de la police. D'ailleurs, les protestations légitimes à l'égard des agissements des « Forces de l’Ordre » devraient d'abord se diriger vers les donneurs d'ordres : Préfets et Procureurs.


La violence psychologique et médiatique

Qui constamment stigmatise ceux qui osent dénoncer injustices, excès financiers, corruption des élus, des gouvernants, des riches. Une violence des propos qui culpabilisent les modestes, les précaires, les handicapés et malades qui seraient des « profiteurs » de l’argent public et sont de fait discriminés. La vision souvent véhiculée d’une violence « anormale », monstrueuse d’une certaine façon vise à décrédibiliser les mouvements de contestation ou alternatifs. Certes, comme dans tout groupe humain, des comportements inappropriés ou mal ciblés apparaissent. Ils peuvent être le fait de nouveaux militants qui expriment une colère compréhensible mais ne savent pas la diriger vers les bons objectifs, ou bien de groupes qui essaient de déstabiliser une situation pour la détourner de son objectif premier, ou bien de personnes dont le jugement est altéré. Mais ce sont des éléments très minoritaires. La majorité des citoyens qui se mobilisent pour défendre une cause est lucide et dirige ses opérations de contestation ou de propositions vers les cibles adaptées. Mais, étant refoulés, niés, ridiculisés, ces citoyens qui ne désirent qu’une société équilibrée ressentent à la longue une frustration légitime. Un trop-plein de frustration s’épanche un jour ou l’autre.


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TRISTE CONSTAT

En encourageant et en récompensant les usages inappropriés de la force, en évitant de les faire sanctionner en interne ou dans les tribunaux, et finalement en récusant même leur existence, le gouvernement fait ainsi des violences policières une violence d’État inadmissible.

« L’État de Droit » ? Un leurre ! Notre Justice, à bout de souffle, ne peut plus accomplir dignement sa mission. Le syndicat de la Magistrature lui-même met en cause en mars 2023 les excès des forces de répression. Ces dernières sont manipulées par un pouvoir politique en place qui agit en tant que dictature.

Toutes ces situations, ne sont-elles pas les VÉRITABLES VIOLENCES ? N’est-ce pas la violence d’État, la pire qui soit ? Car elle fracture notre société entre citoyens qui ne seront pas inquiétés car dociles et citoyens « nuisibles » car lucides et militants ou justement rebelles ?


La violence réactionnelle individuelle ou collective que nos gouvernants dénoncent à grands cris de vierges effarouchées n’est que le résultat désespéré de citoyens qui n’ont aucun moyen efficace de faire entendre un point de vue et des solutions alternatifs.

La vraie violence aujourd’hui est la violence que subit une grande partie de notre peuple bafoué.

Si chaque année, nous célébrons le 14 juillet et qu’aujourd’hui nous acceptons cette violence d’État, sommes-nous cohérents ?


QUELQUES LECTURES / références

Attac : Face à la violence d'État défendons nos droits partout
Libération : Nommer la violence d'État
Ma Philosophie : État et violence
Blog Médiapart : Face à la violence d'État défendons nos droits partout
Notre Tract : 2023-03-28_Tract_Violence.pdf


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Crédits photos

  • Wikimédia, photo Jeanne Menjoulet : Manif contre la loi sécurité globale, Paris 11/2020
  • Wikimédia, photo Jeanne Menjoulet : Manif contre la loi sécurité globale, Paris 12/2020
  • Pixabay - Montage libre : Police, violence et homme pensant
  • Flickr, photo J. Menjoulet : Manifestation pour une justice fiscale et sociale, Paris 02/2019


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