« La spéculation sur les produits de première nécessité est-elle un crime contre l’Humanité ? »

Article mis à jour le 7 nov 2021 : ajout d'un résumé proposé par René, notre intervenant.

Taxes et fin du mois ...

L’étincelle de la révolte des Gilets Jaunes il y a quasiment 3 ans fut la hausse du prix des carburants. Aujourd’hui les prix de l’énergie et des produits de base flambent de plus belle et de plus en plus de citoyens ne peuvent vivre dignement de leur travail.


Une des causes : le Trading Haute Fréquence, symptôme du capitalisme.

Depuis les années 2000 l'informatique s'est imposée dans l'économie de marché. Au début de son utilisation, elle n'était considérée que comme « un nouvel outil » qui facilitait les transactions financières.

Finalement, son développement accéléré dans tous les domaines par des investissements monstrueux, a abouti au Trading Haute Fréquence (THF).


THF


La conférence-débat

Elle s'est déroulée à Vandoeuvre-lès-Nancy le mercredi 27 octobre en présence d'une vingtaine de participants ; animée par René Boucher, psychologue hospitalier en retraite. René est issu d'une famille d'ouvriers, son père était militant syndical, lui même l'a été. Il fait partie de la "famille" des Gilets Jaunes où il a été actif dès le début. Lors de son exposé il arbore écharpe jaune et slogan « Réfléchir, c'est déjà désobéir ».

René Boucher nous a montré comment l'évolution vers le THF s'est accomplie, ses caractéristiques, et pourquoi il constitue le symptôme révélateur d'un capitalisme devenu un cancer qui ronge nos sociétés sous alibi de « modernité ».

En portant un regard psychologique il a levé le voile sur le sens de cette maladie dans l'histoire de l'humanité et, en croisant celui de la philosophie, il a esquissé les lignes simples qui, contrairement à l'affirmation des défenseurs du système comme une complexité ingérable, permettent tout à fait de concevoir sa régulation, sa domestication et son humanisation.

A la question qui nous occupe : « La spéculation sur les produits de première nécessité est-elle un crime contre l’Humanité ? », cette approche psychosophique (qui mêle philosophie, psychologie et spiritualité) grâce à une « complexité » bien comprise, il nous a été permis de répondre sans ambages : OUI !


Mais voyez plutôt l'enregistrement vidéo de cette soirée :


Le résumé « militant » de René

Tout d'abord merci à tous les présents !

Quel plaisir de rencontrer des citoyens éclairés, chacun dans son domaine, au moment où les médias asservis au pouvoir voudraient faire passer toute contestation comme une rébellion sans suite de GJ extrémistes, ou de complotistes demeurés qui croient à la terre plate.

La Terre est bien ronde, par contre elle ne tourne plus rond entravée dans son équilibre de la vie par les déséquilibrés qui tiennent les manettes du monde et se cachent derrière les sociétés anonymes !
Qui connait les dirigeants des places boursières ?
Sans aucun doute, pas grand monde, mis à part des premiers de cordées qui en font partie et en « profitent » sans vergogne !

Cette exposé a permis de mettre en évidence la supercherie médiatique qui fait passer l'économie pour une science trop « complexe » hors de portée de la réflexion des citoyens .
L'économie n'est pas une science en soi, elle n'est que l'application et l'asservissement des mathématiques dans le domaine de la course à l'avoir que met en œuvre le capitalisme.
Le capitalisme vu d'un point de vue philosophique n'est que le portrait craché de l'immoralité dont aucun parent ne voudrait dans sa famille : éloge de l'égoïsme, de la force, de l'indifférence à son prochain, du vol, de l'irresponsabilité et de la bêtise !
Le Trading Haute Fréquence, son aboutissement symptomatologique nous permet d'en dévoiler la monstruosité qui consiste à « agir sans réfléchir », aveuglément, sans aucune prise en considération de ses « actes d'achats » et des conséquences délétères voire criminelles sur les plus démunis et les plus fragiles.
Oui comme l'a écrit Jean Ziegler : « La spéculation sur les denrées alimentaire est un crime contre l'humanité ! ».
Oui, comme titré dans le New York Times : « Wall Street vampires » et comme proclamé du haut de sa couardise par le marche-pied de Macron : « La finance est notre ennemi ! ».

Après que ce soit effondrées la crédibilité et l'idéologie du système communiste, c'est maintenant le tour de celles du capitalisme ! Est-ce à dire qu' « il n'y a plus rien ! », comme disait Léo (Ferré) ?

Non ! Au contraire, une juste compréhension du concept de « complexité », telle que promue par Edgar Morin, permet de sortir du marigot putride du « en même temps » où s'enlise tous les débats : il suffit sans doute de mettre un peu de ceci et de cela pour manipuler les opinions et s'attirer des votes, d'aller à bâbord puis à tribord, puis à bâbord, pour ne pas couler pendant la tempête, mais cela n'est pas suffisant pour dresser un cap !

Répondre à l'urgence écologique et aux multiples enjeux, c'est enfin mettre au centre de tout débat les « valeurs... humaines ».
L'homme est un loup pour l'homme ! Cette phrase de Hobbes sensée justifier l'idéologie capitaliste est aujourd'hui en partie infirmée par la psychologie du développement. Et ce n'est pas un détail de l'histoire, car sans aucun doute possible, on démontre aujourd'hui que le petit d'homme dès 6 mois est « empathique ».

L'affirmation est à reformuler de la sorte :
« L'homme n'est pas un loup pour l'homme, il le devient ! », plus ou moins en fonction des valeurs qui lui sont enseignées dans sa culture, son éducation, son système de valeur, son histoire individuelle et collective.

Ainsi il ne faut pas s'étonner du « malaise dans la civilisation » quand elle est asservie à une idéologie inhumaine propagée par des écrans inféodés, et baisser les bras et les neurones pour, résignés, recevoir sa dose d'OGM et de propagande.

« Réfléchir c'est déjà désobéir ! » pour porter son point de vue au-delà des crises économiques et pseudo-sanitaires d'un monde qui se divise, se morcelle et s'effondre, et voir la possibilité d'une union citoyenne qui fasse sienne la maxime de Rabelais :
"Science sans conscience n'est que ruine de l'âme"

Par le petit bout de la lorgnette, celui de la complexité, on y voit bien mieux que part le gros bout du capitalisme moribond. Et on peut y voir l'axe d'un nouveau monde qui réconcilie et mettent en synergie démocratie et citoyenneté, droite et gauche, avoir et être, propriété et partage, égoïsme et altruisme, ordre et désordre, autorité et liberté, mondialisation et relocalisation, matérialisme et spiritualité (liste non exhaustive) !

Ne laissons pas dévoyer la belle idée de Révolution, il s'agit de l'inscrire « ici et maintenant » dans un retour des valeurs et sciences humaines ; non un retour en arrière mais bien un retour en avant ! Si si, c'est possible, et c'est même la structure fondamentale de l'univers et de l'humain : la spirale, connue dans la culture scientifique sous le nom de Tore ou Torus !

Tout cyclone démarre quand des courants différents se mettent à tournoyer autour d'un même axe.

Encore merci aux GJ Nancy Porte Sud d'entretenir cette circulation des idées, bon vent et vivement la prochaine escale !

René Boucher

« vivement la prochaine escale »... La conférence-débat a il est vrai levé plusieurs pistes/thèmes que dans la limite du temps imparti nous ne pouvions creuser et qui nous amènerons donc à en débattre ultérieurement - peut-être avec des séance(s) visio - afin de se les approprier, les approfondir et réfléchir ensemble aux solutions envisageables. C'est à cela que servent aussi les conférences que nous organisons ; il ne suffit pas seulement d'acquérir des connaissances - c'est déjà bien - mais il s'agit aussi de se familiariser avec le débat citoyen, étape nécessaire à la reprise du pouvoir par le peuple.


Principales références :

« Entre la raison marchande et le droit à l'alimentation, l'antinomie est absolue. Les spéculateurs jouent avec la vie de millions d'êtres humains. Abolir totalement et immédiatement la spéculation sur les denrées alimentaires constitue une exigence de la raison. »
Jean Ziegler - Destruction massive : Géopolitique de la faim.



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