Salle du vĂ©lodrome, rue dâEchternach Ă Vandoeuvre.
Bienvenue Ă vous tous qui avez envie dâun discours de VĂ©ritĂ©, contre la manipulation de la pensĂ©e des mĂ©dias et des politiciens au service des puissants qui opposent ĂCOLOGIE et ĂCONOMIE.
Tout au long du 20° siĂšcle, de remarquables penseurs souvent occultĂ©s du grand public se sont Ă©levĂ©s contre la dĂ©rive dâune ââmodernitĂ©ââ destructrice de la vie, de la nature et de lâhumanitĂ©. Ils ont explorĂ© les voies dâune autre sociĂ©tĂ©, au cĆur de laquelle se trouvait lâĂcologie vĂ©ritable, source de mieux vivre pour les populations.
Au lieu de sâorienter vers cet avenir, les politiques Mondialistes des annĂ©es 80 furent celles du choix du pire ; lâalliance du nĂ©o-libĂ©ralisme et du triomphe de la finance.
Comprendre la dĂ©croissance nous permet aujourdâhui de prendre conscience que lâon nous mĂšne vers les pires formes dâeffondrement. La dĂ©croissance, mouvement issu de ces grands penseurs est un courant qui refuse lâimposture ââĂ©conomiqueââ qui nous mĂšne vers le gouffre et la barbarie.
Si en 2020 nous nâavons plus le pouvoir dâĂ©viter des formes de ce dĂ©sastre dont les signes sont dĂ©jĂ visibles, nous pouvons sans doute encore Ă©viter le pire : la FIN.
Cette confĂ©rence a pour but de comprendre le sens des mouvements dĂ©croissants, complĂštement marginalisĂ©s ou discrĂ©ditĂ©s, qui constituent une vĂ©ritable alternative au systĂšme actuel, systĂšme basĂ© sur la destruction de la nature et de lâhomme, et dont les dĂ©sĂ©quilibres menacent de plus en plus le sens de la vie humaine.
On rĂ©sume parfois la DĂ©croissance â comme le fait le journal du mĂȘme nom â Ă une sociĂ©tĂ© dans laquelle il y aurait « moins de biens, plus de liens ».
Il sâagit de comprendre pourquoi, en 2020, nous sommes devant la perspective dâun effondrement (dĂ©jĂ en cours, mais quâil est possible de rĂ©frĂ©ner) consĂ©cutif au dĂ©ni de rĂ©alitĂ© sur lequel repose notre systĂšme mortifĂšre.
Il est dâabord rappelĂ© ce quâest la croissance, Ă savoir lâaugmentation du PIB (celui-ci Ă©tant un indicateur Ă©conomique mesurant la valeur monĂ©taire des biens et services produits en une annĂ©e).
Une sociĂ©tĂ© dont lâĂ©conomie a pour but la croissance vise donc a produire toujours plus de biens et de services (sans tenir compte de ce que lâon produit ni des consĂ©quences) et considĂšre que les hommes sont dâautant plus satisfaits que la quantitĂ© de biens augmente.
Cet indicateur Ă©laborĂ© en 1934 pour mesurer la richesse matĂ©rielle dâun pays ne peut rendre compte de la qualitĂ© de vie des citoyens ni de la prospĂ©ritĂ© sur la durĂ©e et il ne tient aucun compte des destructions opĂ©rĂ©es dans le milieu naturel ou dans la sociĂ©tĂ©, ce quâon appelle les externalitĂ©s nĂ©gatives.
Par exemple, on peut faire augmenter le PIB en augmentant le rendement des terres Ă lâaide dâintrants chimiques, mais on ne tient aucun compte des consĂ©quences et des coĂ»ts financiers et humains qui seront liĂ©s aux maladies induites (cancers, malformationsâŠ) puis, Ă moyen terme, Ă la destruction de la qualitĂ© des sols.
Le PIB nâest pas un indicateur satisfaisant mais il est devenu lâobsession dâune pseudo-science Ă©conomique qui sâest substituĂ©e Ă lâancienne Ă©conomie politique en construisant des modĂšles thĂ©oriques simplificateurs et hors sol.
Ces modÚles constituent une domination idéologique, au point que les économistes contestant la pertinence de ces modÚles sont appelés « hétérodoxes ».
LâĂ©conomie de la croissance fonctionne comme une religion matĂ©rialiste dĂ©connectĂ©e du rĂ©el et de lâhumain prĂŽnant toujours plus dâexpansion marchande alors que notre monde est fini.
Sous lâapparence de la science (et de la mathĂ©matisation des modĂšles) se cache une façon dâapprĂ©hender le rĂ©el dont on peut penser quâelle semblera profondĂ©ment stupide Ă nos descendants.
Une vĂ©ritable science Ă©conomique devrait en effet ĂȘtre au carrefour des sciences humaines (car ce sont des hommes qui produisent) et des sciences physiques (car nous sommes dĂ©pendants de la nature, de ses lois et de ses ressources) en se basant sur lâĂ©cologie (qui Ă©tudie les systĂšmes de relations et dâinterdĂ©pendances entre les vivants et avec leur milieu).
Lorsque lâon retourne Ă lâorigine des mots, lâon constate que les termes « économie » et « écologie » ont la mĂȘme racine (oikos dĂ©signe la maison en grec). LâĂ©conomie dĂ©signait « la bonne administration de la maison » en grec, et le terme Ă©cologie, auquel a recours le biologiste allemand Haeckel en 1866, dĂ©signe lâĂ©tude des relations inhĂ©rentes Ă cette grande maison quâest la Nature.
Ăcologie et Ă©conomie sont donc Ă©tymologiquement consubstantielles, construire la seconde sans tenir compte de la premiĂšre est tout simplement une absurditĂ©.
Lorsque lâon revient dâailleurs Ă ce que visait lâĂ©conomie au dĂ©part, quâil sâagisse dâĂȘtre « économe » câest Ă dire de ne pas gaspiller, de satisfaire les besoins essentiels (Ă dĂ©finir Ă©videmment) ou encore dâassurer une prospĂ©ritĂ© durable, nous constatons que notre « économie de la croissance » en est lâexact contraire : le gaspillage, la dilapidation effrĂ©nĂ©e des Ă©nergies non renouvelables, la production de gadgets, la surconsommation dominent tandis quâaccĂ©der Ă une nourriture saine, respirer de lâair pur, accĂ©der Ă une instruction de qualitĂ© deviennent du luxe ! De plus, qui peut encore vivre sous lâangoisse du lendemain qui dĂ©chante, puisque lâincertitude, la prĂ©caritĂ© et la perspective de lâeffondrement sont les consĂ©quences de ce systĂšme ?
Or, tout ce qui précÚde, nous le savions parfaitement dans les années 70.
En effet, de grands penseurs (parmi lesquels Bertrand de Jouvenel, AndrĂ© Gorz, Jacques Ellul, Yvan Illitch), quâil faut lire, nous Ă©clairent tout au long du 20e siĂšcle sur la voie dans laquelle sâest engagĂ©e notre civilisation ; nous les avons occultĂ©s.
En 1972, le club de Rome, fondĂ© en 1968 alors que sâessoufflent les « trente glorieuses » (annĂ©es de boom Ă©conomique aprĂšs guerre), association internationale non politique, rĂ©unissant scientifiques , Ă©conomistes, humanistes, fonctionnaires, etc. de 53 pays, publie un rapport intitulĂ©Â : « The limits to growth » (halte Ă la croissance) et sur la base dâun modĂšle aussi complet que possible prĂ©dit que si la croissance matĂ©rielle observĂ©e se maintient au mĂȘme niveau elle conduira Ă une diminution brutale de la population avant 2100, accompagnĂ©e dâune dĂ©gradation de vie des survivants. Ils mettent en garde contre lâaugmentation de la population mondiale et lâĂ©puisement des ressources naturelles.
Nous ne les avons pas écoutés !
Dans les annĂ©es 70, des critiques Ă lâĂ©gard de la sociĂ©tĂ© de consommation (dĂ©crite par Hannah Arendt dans « La crise de la culture » comme une sociĂ©tĂ© de travailleurs-consommateurs qui risquent de se retrouver sans travail, et lâon pourrait ajouter aujourdâhui sans bientĂŽt plus rien Ă consommer) se font jour. Mais cette derniĂšre, au contraire sâest emparĂ©e de tous les pans de la sociĂ©tĂ© et a dĂ©truit les structures qui lui opposaient une rĂ©sistance comme la cellule familiale.
Ce que nous avons vu croĂźtre avec cette sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur une escroquerie intellectuelle et morale, ce sont donc lâimposture, lâirresponsabilitĂ©, le dĂ©ni, lâobscurantisme, la rĂ©gression spirituelle dans un monde vouĂ© Ă des forces matĂ©rialistes qui sâappuient sur lâindividualisme le plus forcenĂ© voire mĂȘme inconscient ; aprĂšs avoir poussĂ© les hommes Ă se comporter comme « des cigales qui chantent tout lâĂ©té » cette civilisation laisse les enfants de ces derniers « fort dĂ©pourvus » devant « lâhiver venu ».
Cette partie a été commencée le 7 octobre 2020 mais non terminée.
Pour rĂ©sumer avant la synthĂšse ultĂ©rieure, il y a Ă©tĂ© question de la sagesse grecque et de la philosophie dâEpicure (vivre en limitant ses dĂ©sirs Ă lâessentiel et en harmonie avec la Nature), de Rousseau qui, au moment mĂȘme oĂč lâidĂ©e du progrĂšs Ă©merge au 18e siĂšcle avec les LumiĂšres, nous met en garde contre les illusions dâune modernitĂ© dans laquelle lâhomme oublie son appartenance Ă la Nature, sa proximitĂ© avec lâanimal, et sâĂ©loigne de la simplicitĂ©, de Marx qui, tout en Ă©tant trĂšs loin voire opposĂ© Ă toute pensĂ©e Ă la base de lâĂ©cologie, dĂ©crit lâaliĂ©nation de la vie et du travail de lâouvrier dans le systĂšme capitaliste (le thĂšme de lâaliĂ©nation Ă©tait essentiel dans la dĂ©croissance).
Enfin, la pensée de Bertrand De Jouvenel, auteur de « Arcadie, essai sur le mieux vivre » publié en 1968 est abordée.
De nombreuses interventions ont eu lieu, parmi lesquelles la question de lâoptimisme et du pessimisme, la difficultĂ© Ă vivre aujourdâhui en authentique dĂ©croissant alors que la technologie nous est imposĂ©e, le dĂ©bat sur la nature humaine (rĂ©fĂ©rence Ă RenĂ© Girard et aux dĂ©sirs mimĂ©tiques) ou encore la pertinence du terme « dĂ©croissance » mal compris qui dessert la cause, ainsi que la dimension fondamentalement spirituelle de la dĂ©croissance qui consiste Ă rĂ©sister aux sirĂšnes de notre monde et exige de travailler sur soi-mĂȘme.
La seconde sĂ©ance le 21 octobre 2020 a traitĂ© des apports dâAndrĂ© Gorz, Yvan Illitch et Jacques Ellul Ă la dĂ©croissance ; synthĂšse non rĂ©alisĂ©e
Une troisiĂšme partie de l'exposĂ© sur la dĂ©croissance suivi dâun Ă©change questions/rĂ©ponses devait suivre mais nous n'avons pu la rĂ©aliser pour cause de confinement. Notre confĂ©renciĂšre, elle mĂȘme dĂ©croissante, n'est matĂ©riellement pas en mesure de participer Ă des confĂ©rences en visio.
Cette troisiĂšme sĂ©ance devait traiter des thĂ©ories de lâeffondrement (qui ont abouti Ă la rĂ©cente collapsologie).
Enfin la question de savoir ce que nous pouvons faire aujourdâhui avant que le pire ne sâinstalle devait ĂȘtre posĂ©e.
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