Pourquoi la notion de Constitution est-elle centrale par rapport Ă  la situation actuelle que traverse notre sociĂ©tĂ© ? Et l’on peut poser aussi la question : Comment se fait-il que si peu de citoyens s’emparent de cette question ?

Quelques Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse, d’abord Ă  la premiĂšre question :

Pourquoi la notion de Constitution est-elle centrale... ?

Un nombre croissant de citoyens fait le constat que :

  • Les Ă©lus conduisent peu, voire jamais, les politiques ou les dĂ©bats lĂ©gislatifs AVEC les citoyens qu’ils sont censĂ©s reprĂ©senter.
  • L’accĂšs aux postes d’élus ou de reprĂ©sentants politiques est extrĂȘmement difficile pour les catĂ©gories socio-professionnelles considĂ©rĂ©es comme modestes.
  • Les structures telles que syndicats et partis politiques obĂ©issent Ă  des fonctionnements hiĂ©rarchisĂ©s impliquant des comportements de subordination incompatibles avec les aspirations de justice, d’égalitĂ©, de respect de la dĂ©mocratie qu’ils prĂ©tendent eux-mĂȘmes dĂ©fendre.
  • La dĂ©mocratie dite participative ne laisse en gĂ©nĂ©ral les citoyens prendre que des dĂ©cisions mineures.
  • Les successives modifications des textes constitutionnels de la VĂšme RĂ©publique ont affaibli les principes et valeurs morales contenus au dĂ©part dans ces textes. ConsidĂ©rant en outre qu’il y avait dĂ©jĂ  des limites importantes aux valeurs humanistes dans les textes d’origine, beaucoup observent que, dĂ©sormais, la Constitution de la VĂšme RĂ©publique Française ne protĂšge plus les citoyens et le peuple et ne leur donne plus les moyens d’élaborer collectivement le projet politique et sociĂ©tal de la nation.
  • De plus, les Ă©vĂšnements dĂ©butĂ©s le 17 novembre 2018 sous le nom de mouvement des gilets jaunes a exacerbĂ© les recours Ă  des dĂ©cisions, Ă  de nouvelles lois, Ă  des entorses graves Ă  la loi et Ă  la Constitution de la part des instances gouvernementales.
  • L’information souvent tronquĂ©e, biaisĂ©e, confuse, relayĂ©e par les grands mĂ©dias propriĂ©tĂ©s de milliardaires, les mensonges nombreux du personnel politique, l’utilisation d’une rĂ©pression fĂ©roce et aveugle, la situation prĂ©occupante d’une Justice prisonniĂšre de ses liens avec la politique accentuent une fracture et une souffrance de la population.

Une aspiration Ă  l’apaisement de la sociĂ©tĂ©, Ă  plus de justice sociale, Ă  une meilleure rĂ©partition des richesses et du travail, Ă  une rĂ©ponse concrĂšte aux problĂšmes climatiques et environnementaux grandit. Mais on note des rĂ©actions, des comportements et des raisonnements, voire des Ă©motions, contradictoires et « Ă  fleur de peau » qui tĂ©moignent bien du grand trouble dans lequel se trouve une grande partie de la population.



Si l’on Ă©coute les gens, on entend qu’une majoritĂ© souhaiterait la chute du rĂ©gime actuel, souvent dĂ©nommĂ© « Macronie »  ou encore « Monarchie » (ce qui a dĂ©butĂ© bien avant l’élection d’Emmanuel Macron).

Si les circonstances et la volontĂ© populaire conjuguĂ©es venaient Ă  mettre fin Ă  ce rĂ©gime actuel, comment pourrait-on trouver le chemin d’un fonctionnement autre qui soit rĂ©ellement dĂ©mocratique, Ă©cologique, social, apaisĂ©, vertueux ?

Le risque, Ă  la chute d’un systĂšme, est de voir la situation rĂ©cupĂ©rĂ©e par des factions ambitieuses de pouvoir et non du Bien Vivre collectif
 finissant par reproduire un systĂšme comparable et dĂ©sespĂ©rant les citoyens. Cette rĂ©cupĂ©ration peut aussi bien avoir lieu par coup d’Etat (sous toutes formes possibles) que par les urnes, puisque le vote, tel qu’il est organisĂ© dans nos Etats, n’est qu’un abandon de notre pouvoir de citoyen dans les mains de gens qui vont ensuite en faire ce qui bon leur plaira.

Pour Ă©viter ce traquenard qui menace souvent les Ă©pisodes rĂ©volutionnaires, il y a une solution : se doter d’une Constitution Ă©laborĂ©e par les citoyens.


Les problĂšmes auxquels on se heurte sont alors de taille, et qui rĂ©pondent en partie Ă  la deuxiĂšme question posĂ©e dans le titre de l’article :

Comment se fait-il que si peu de citoyens s’emparent de cette question ?

  • Beaucoup de citoyens croient ne pas ĂȘtre capables de contribuer Ă  l’élaboration d’un tel texte. Ils se pensent trop peux instruits ou experts de la chose politique ou juridique.
  • La mise en place d’AssemblĂ©es Constituantes est une machinerie qui demande du temps, de l’énergie, de l’organisation.
  • La croyance hĂ©las trop rĂ©pandue que seul un systĂšme pyramidal ou seule la prĂ©sence d’un CHEF sont fonctionnels pour gouverner un pays.
  • La peur de ce que beaucoup appellent anarchie, en confondant ce terme avec celui de « chaos » ou « dĂ©sordre total ».

Et pourtant, sans une Constitution Ă©crite par et pour les citoyens, le peuple se retrouvera inĂ©vitablement confrontĂ© aux mĂȘmes confiscations matĂ©rielles et morales, au mĂȘme assujettissement plus ou moins violent, Ă  la mĂȘme impuissance.



La seule possibilitĂ© qu’a un peuple dĂ©sirant s’émanciper, dans ces conditions, c’est de choisir parmi des propositions de Constitutions Provisoires de Transition, le texte qui se rapprochera le plus des valeurs et du fonctionnement de l’Etat qu’il dĂ©sire majoritairement. Ce texte permettra donc Ă  la nation de fonctionner, de s’apaiser, de prendre les mesures pour organiser les dĂ©bats dĂ©mocratiques partout sur le territoire national, de mettre en place les AssemblĂ©es Constituantes auxquelles tous les citoyens pourront participer afin d’écrire le projet de sociĂ©tĂ© de tous. Dans une ambiance de bienveillance chacun pourra alors constater qu’il n’est pas si compliquĂ© d’écrire la future Constitution « dĂ©finitive », que ce n’est pas une affaire « d’experts » mais que cela rĂ©sulte d’un travail collectif. Bien sĂ»r, pour un peuple qui n’a pas Ă©tĂ© Ă  l’origine ou mĂȘme associĂ© aux dĂ©cisions importantes depuis des dĂ©cennies, le fait d’organiser des assemblĂ©es populaires ayant un rĂ©el pouvoir demandera du temps, de la patience, des prises de conscience, d’autres rapports entre les individus. Mais l’élĂ©vation de la conscience politique de tous, dans le bon sens du terme, l’autonomisation des citoyens, la qualitĂ© du projet de sociĂ©tĂ© ne pourront se faire sans cette pĂ©riode d’appropriation de la chose publique par tous.

Et la Constitution Provisoire de Transition choisie (probablement par RĂ©fĂ©rendum) par le peuple parmi des textes proposĂ©s par des groupes de travail de citoyens, si elle garantit un fonctionnement dĂ©mocratique et des valeurs morales Ă©levĂ©es, est l’outil qui permet l’éclosion pacifique d’une autre sociĂ©tĂ©.


Vous pouvez retrouver un exemple de travail réalisé sur le site Constitu-Citoyens

Si vous souhaitez participer à un atelier constituant qui proposerait les deux axes que sont l'analyse de l'existant et la création d'une ou plusieurs propositions alternatives, nous vous invitons à nous joindre par notre formulaire de contact ou à l'adresse constitu-citoyens(at)orange.fr.

Compte tenu des mesures sanitaires en vigueur nous envisagerons dans un premier temps la réalisation de cet atelier par Skype ou autre moyen de communication vocale via internet.


Pour la nouvelle Constitution de la 1Úre République démocratique française !

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