Les sections d’un peuple qui entrent dans une posture de résistance le font généralement à contrecœur, lorsque les conditions matérielles et/ou morales de vie se révèlent insupportables. Un peuple qui a connu une période de confort assez longue et a été épargné par la militarisation ou la guerre n’entre en résistance active qu’avec réticences. Il se sent alors assez démuni pour mener à bien la conquête de ses espérances ou de ses droits face à un pouvoir déconnecté de ses aspirations et généralement répressif.

Alors, comment mener à bien un processus de changement ?


Quelques réflexions basées sur l’Histoire

Au-delà de l’improvisation réactionnelle toujours nécessaire et souvent légitime au départ, au-delà des émotions et des besoins, une organisation d’une partie des résistants semble nécessaire. Mais souvent la réalité du combat va en modeler la pratique. La lutte se construit au gré des développements des faits.

De l’improvisation à l’organisation : Peut-on planifier l’insurrection ou faut-il laisser l’inspiration guider les groupes d’opposants en fonction des évènements ? Probablement faut-il des deux. Mais le socle commun doit unifier les forces de résistance ; entre résistance-organisation et résistance-mouvement, articuler intelligemment les rôles. Entre structuration et autonomie, il n’y a pas de doctrine miracle. Les deux formes de présence résistante ont des avantages et des inconvénients. Elles cohabitent donc nécessairement.


Quels sont alors les buts et moyens d’un embryon d’organisation résistante ?

1. Construire un socle politique commun de « première nécessité », un programme « minimum » pouvant rassembler tous ceux qui souhaitent un réel changement de paradigme. Définir les priorités partagées par tous (comme le RIC par exemple).

2. Encourager l’action subversive partout (administrations, information, communication tous azimuts, logistique rurale et citadine...)

3. Trouver des alliés, dans le territoire et sa population ou ses organisations, comme ailleurs y compris auprès de peuples à l’étranger (exemple une « Internationale »). Négocier les termes des alliances.

4. Favoriser la visibilité de certains groupes ou militants individuels sans qu’ils ne soient considérés automatiquement comme chefs pour ancrer la présence de la lutte dans la population générale, pour expliquer les fondements du combat, voire attirer de nouveaux résistants.

5. Produire des écrits critiques et argumentés, une diffusion de contre-analyses la plus large possible. Créer des réseaux alternatifs… ce qui, du reste, a déjà commencé.

6. Observer, analyser, comprendre, voire anticiper les actions de l’adversaire.

7. Favoriser une discrétion voire une clandestinité stratégiques. Trouver comment réunir et cacher du matériel (y compris juridique et de propagande), comment protéger et soutenir les militants les plus impliqués.

8. Envisager les diverses tactiques :

  • Organiser le recrutement de petites unités capables de s’agréger à certaines occasions et développer les négociations d’unité entre groupes actifs reposant sur des principes clairement établis et devant être respectés.

  • Mener des opérations concrètes visant à empêcher l’adversaire de progresser, de communiquer, de se regrouper. Favoriser la dispersion des forces de répression.

  • Réunir des fonds pour alimenter la résistance, créer de la solidarité pour aider les résistants comme les héberger et les nourrir s’il le faut.

  • Tenter de créer plusieurs « fronts » de lutte et des diversions pendant que se préparent les actions principales de prise du pouvoir.


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Ami si tu tombes, un ami sort de l'ombre à ta place.
Aux étudiants résistants.


La question du leadership

Les groupes résistants ont souvent des « référents », parfois appelés « leaders », personnalités charismatiques qui fédèrent les énergies et la fidélité mais attention cependant à ne pas exacerber les comportements de « petits chefs » qui seraient plus axés vers l’expression de leur ego que vers les objectifs principaux.

Les groupes militants reposent souvent au départ sur la réalité de groupes « d’amis » animés par des valeurs et objectifs communs. Par exemple, chez les Gilets Jaunes, le terme de « Famille » a été rapidement utilisé. La confiance mutuelle y est importante, mais attention c’est aussi une fragilité car ces groupes peuvent être trahis ou infiltrés, surtout quand il y a afflux de nouveaux participants.

Y a-t-il nécessairement une hiérarchie (non-démocratique) dans les grands mouvements de résistance, due à la dispersion et à la clandestinité des troupes ?

A quoi les « chefs ou référents » doivent-ils généralement leur position ? Antériorité de la lutte, disponibilité totale à la lutte, rayonnement de la pensée et du courage sont des fondations de leur situation.

Le mieux est lorsque le charisme et l’autorité naturelle se combinent avec la recherche d’égalité entre les membres. Ce qui pourrait se résumer par : « On m’a désigné chef, référent ou leader mais en réalité, je me considère l’égal des autres et les autres me considèrent comme leur égal et je ne tire de cette désignation aucun avantage abusif ».


Perspectives

Aujourd’hui, en France, et par extension dans plusieurs pays, puis compte tenu des bouleversements géopolitiques et environnementaux, sommes-nous entrés dans une période où la résistance d’opposition va se développer, voire s’organiser, et combattre ? Des mouvements ont déjà amorcé cette réaction face à un pouvoir oligarchique, mondialiste, ultra-capitaliste. Ils doivent se fédérer pour réussir car la réaction des gouvernants actuels arc-boutés sur leurs positions est implacable, comparable, hélas, aux processus fascistes que l’on a cru naïvement avoir, sinon éradiqués, du moins circonscrits.

Ce que l’on observe c’est que, depuis quelques semaines, cristallisée par le rejet de la loi sur les retraites en France, la conscience du peuple français s’est aiguisée. Rares sont maintenant les dupes de ce régime. De plus en plus, de nouveaux citoyens rejoignent la contestation et, au-delà, commencent à s’engager dans des groupes clairement résistants ou sont prêts à soutenir de différentes façons (exemple les caisses de grève ou certaines associations humanitaires ont reçu beaucoup de dons).

Peut-être les quelques réflexions et éléments évoqués plus haut dans cet article, permettront à chacun de se situer et de se projeter.

Toutes les formes de lutte sont utiles et complémentaires !


Gilets_jaunes_acte_XVIII



Crédits photos

  • Wikimédia, source inconnue : Résistants de la 2ème guerre mondiale dans la région d'Huelgoat - Finistère
  • Flickr, photo Mélina : Paris, jardin du Luxembourg - Monument aux étudiants résistants par Gaston Watkin (1956)
  • Wikimédia, photo Olivier Ortelpa : 23 mars 2019, Montmartre, acte XVIII du mouvement des gilets jaunes


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Pour se libérer, du système mafieux politico-financier de la 5° République, ensuite de cette Europe qui veut imposer son nouvel ordre mondial.

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