La monnaie est nĂ©e il y a 5000 ans Ă  Sumer, entre le Tigre et l’Euphrate, en mĂȘme temps que l’écriture et qu’une entitĂ© nouvelle, l’Etat, qui met Ă  distance le sacrĂ© pour devenir l’expression du collectif dans sa diversitĂ©. Toute crise de la monnaie est aussi une crise politique. (lemonde.fr - La monnaie n'est pas un dispositif technique, c'est une institution essentielle)

La dématérialisation a débuté il y a 2000 ans, quand la valeur faciale des pièces s’est mise à différer de leur poids réel en or ou en argent, « ce qui supposait que le pouvoir central impose arbitrairement une valeur d’échange », explique Marc Schwartz. D’autres monnaies « fiduciaires », c’est-à-dire basées sur la confiance ( fiducia en latin), se glissèrent dans la brèche : billets à ordre dès le VIIe siècle en Chine, billets dits «de banque» à partir du XVIIe siècle en Europe, les premières coupures émises par la Banque de France datant de juin 1800. La carte bancaire, dotée d’une puce inventée en 1974 par un ingénieur français, Roland Moreno, s’est imposée dans les années 1980. (caminteresse.fr - L'argent liquide va-t-il bientĂŽt disparaitre ?)

Actuellement, l’essentiel de la crĂ©ation monĂ©taire est fait par les banques privĂ©es (quand elles Ă©mettent un prĂȘt), mais les banques centrales crĂ©ent aussi de la monnaie sous la forme des piĂšces et des billets ainsi que des rĂ©serves bancaires.

La Monnaie de Paris est en France une institution qui frappe les pièces en France depuis
 l’an 864.


Quelques définitions

Monnaie fiduciaire : la monnaie fiduciaire rassemble les piĂšces et les billets de banque dont la valeur d’échange repose sur la confiance que leur accorde l’utilisateur. Le coĂ»t de fabrication d’un billet ou d’une piĂšce Ă©tant infĂ©rieur Ă  sa valeur faciale.

Monnaie scripturale : la monnaie scripturale correspond aux soldes bancaires des mĂ©nages ou des entreprises. La monnaie scripturale circule d’un compte Ă  l’autre grĂące aux moyens de paiement scripturaux : carte bancaire, virements, chĂšques, etc. La monnaie scripturale constitue un simple jeu d'Ă©critures entre comptes : un compte est crĂ©ditĂ© par le dĂ©bit d'un autre compte.

Monnaie virtuelle : Environ 2 000 monnaies numĂ©riques (monnaie 2.0) sont rĂ©pertoriĂ©es dans le monde Ă  l’heure actuelle, utilisĂ©es comme moyens de paiement pour effectuer des transactions sans faire appel Ă  la monnaie fiduciaire comme l’euro, le dollar ou une autre devise traditionnelle.
(Exemple : banque Silvergate Capital Corporation, spĂ©cialisĂ©e dans les devises numĂ©riques souhaite notamment amĂ©liorer l’infrastructure qu’elle a dĂ©jĂ  mise en place pour son propre projet de « stablecoin », une devise numĂ©rique stable dont le cours est censĂ© ĂȘtre Ă  paritĂ© constante avec le dollar. Silvergate prĂ©voit de la lancer dans le courant de l’annĂ©e.)

Cryptomonnaies : monnaies numĂ©riques sĂ©curisĂ©es conçues par un algorithme informatique. Ce sont des monnaies dĂ©centralisĂ©es complĂštement indĂ©pendantes des banques centrales et des Etats. Aujourd’hui plus de 6 000 cryptomonnaies existent
Le bitcoin est l’exemple le plus connu de cryptomonnaie. Le bitcoin a permis la crĂ©ation d’une infrastructure de paiement sans tiers de confiance.
L’utilisation des cryptomonnaies : Les jetons crĂ©Ă©s (« tokens » en anglais) sont stockĂ©s dans un portefeuille Ă©lectronique qui comprend une clĂ© privĂ©e permettant de sĂ©curiser les Ă©changes lors des transactions. Non encadrĂ©es par la loi, les monnaies Ă©lectroniques ne sont pas apprĂ©hendĂ©es comme des moyens de paiement par le Code monĂ©taire et financier. Le bitcoin fait cependant exception, Ă©tant considĂ©rĂ© comme un moyen de paiement alternatif par le ministĂšre de l’Économie et des Finances depuis octobre 2017. NĂ©anmoins, aucun vendeur n’est obligĂ© de l’accepter pour se faire payer.

blockchain-bitcoin

Blockchain : cette technologie est destinĂ©e Ă  garantir la sĂ©curitĂ© des transactions. Elle intĂ©resse Ă  la fois les milieux financiers et les utopistes qui rĂȘvent d’une sociĂ©tĂ© libĂ©rĂ©e des institutions. C’est un systĂšme de codage. Cryptologie : l’art de protĂ©ger l’accĂšs aux donnĂ©es par des techniques (en principe) inviolables. Au lieu d’ĂȘtre dĂ©tenu Ă  un seul endroit par une entitĂ© unique (individu, institution, « tiers de confiance »), chaque codage de chaque document doit ĂȘtre diffusĂ© Ă  un maximum d’exemplaires. La blockchain est un gigantesque registre public rĂ©pertoriant la copie de la totalitĂ© des transactions effectuĂ©es depuis l’origine. Chaque ordinateur renfermant une copie d’une blockchain reprĂ©sente un nƓud du rĂ©seau.
NB : Le président chinois Xi Jinping a fait de la blockchain une priorité économique et insisté sur la nécessité de maintenir la Chine à la pointe de cette technologie pour obtenir de nouveaux avantages industriels.

DĂ©pĂŽt bancaire : un dĂ©pĂŽt bancaire est une crĂ©ance sur une banque
 qui peut faire faillite. Ce systĂšme ne tient que parce que nous sommes assurĂ©s de pouvoir retirer de la monnaie en Ă©change de cette crĂ©ance. Et si nous en sommes assurĂ©s, c’est parce que les dĂ©pĂŽts sont garantis par l’Etat, que les banques sont supervisĂ©es par des agences publiques et les banques centrales, et qu’il existe, en cas d’urgence ou de crise financiĂšre, divers mĂ©canismes destinĂ©s Ă  rendre des liquiditĂ©s disponibles. (lemonde.fr - Comment les stablecoins vont s'intĂ©grer dans nos vies numeriques).

Minage : Des mines virtuelles, mais tout de mĂȘme composĂ©es de milliers d’ordinateurs en batterie, bien rangĂ©s dans d’immenses hangars bien physiques, eux. Ces machines passent leur temps Ă  rĂ©soudre des Ă©quations complexes qui autorisent chaque transaction en bitcoin. Une transaction sur la blockchain est extrĂȘmement Ă©nergivore et consomme autant d’électricitĂ© que le chauffage d’un appartement pendant un mois d’hiver. Le minage du bitcoin consomme autant d’électricitĂ© qu’un pays comme la Finlande. 


Monnaie fiduciaire versus monnaie scripturale et monnaie numérique

À l’heure actuelle ont lieu les grandes manƓuvres qui mettent aux prises gĂ©ants de la high-tech et les banques centrales pour proposer la « monnaie du futur ». Cela fait craindre Ă  certains la disparition dĂ©finitive de l’argent liquide, ce que rĂ©futent pour le moment les Ă©tats et les banques centrales.
Pour l’euro, le nombre de billets en circulation a doublĂ© depuis son lancement en 2002 et s’élĂšve aussi Ă  10 % de la masse monĂ©taire (utilisation partout oĂč l’euro est utilisĂ©) alors que les billets ne reprĂ©sentent plus que 1 % de la masse monĂ©taire de la couronne suĂ©doise.

Le montant maximal de paiement par espĂšces en France a Ă©tĂ© rĂ©duit Ă  1000 euros en 2015 (contre 3000 prĂ©cĂ©demment), tandis que le plafond du paiement par carte sans contact a Ă©tĂ© relevĂ© Ă  30 euros, et mĂȘme Ă  50 euros, ce qui rĂ©duit la capacitĂ© de paiement en cash.

Et pourtant, «Il n’y a jamais eu autant de pièces et de billets en usage dans le monde», constate Marc Schwartz. plus de 12 milliards de billets de 50 euros ont été émis par les banques centrales des pays de la zone euro. La valeur totale des billets présents sur le sol européen atteint la somme colossale de 1 300 milliards d’euros. « Un chiffre en constante augmentation », confirme Christophe Baud-Berthier, directeur des activités fiduciaires de la Banque de France. En France, il a crû de 9% en 2020 par rapport à 2019. Depuis 1998, la Monnaie de Paris a fabriqué près de 24 milliards de pièces. Lesquelles sont toujours en circulation, leur durée de vie moyenne étant d’une trentaine d’années. Mieux : parmi le 1,1 milliard de pièces frappées l’an dernier en France, la moitié était constituée de 1 et 2 centimes destinées à la zone euro. «La Commission européenne aimerait les supprimer, admet Marc Schwartz. Mais cette idée n’est partagée ni par la France, qui craint un phénomène inflationniste si les commerçants arrondissaient leurs prix à la décimale supérieure, ni par les pays où les prix sont bas et ces pièces très utilisées, comme l’Espagne ou le Portugal. » En France, le paiement en liquide ne couvre plus que 59% des transactions dans des commerces physiques. » On estime que 1 % des Français (environ 500 000 personnes) ne disposent pas d’un compte bancaire. l’économie « grise » s’élèverait à 210 milliards euros. La folie pour la thésaurisation est à son comble en ce qui concerne la monnaie dite « de collection » (caminteresse.fr - L'argent liquide va-t-il bientĂŽt disparaitre)


L’Euro numĂ©rique : en marche ?

La banque centrale europĂ©enne a lancĂ© le mercredi 1er novembre 2023 la phase prĂ©paratoire Ă  une Ă©ventuelle arrivĂ©e de l’euro numĂ©rique. Un « e-euro » dont le grand public peine Ă  saisir l’intĂ©rĂȘt.

En SuĂšde ou en Chine, tous les paiements ou presque s’effectuent par carte ou via le tĂ©lĂ©phone mobile au point que les Sans Domicile Fixe affichent un QR Code ou un identifiant Swish sur une pancarte pour recevoir des dons ! (linc.cnil.fr - Comment prĂ©server la vie privĂ©e dans une sociĂ©tĂ© sans argent liquide ?)

mendiant

L’euro numĂ©rique  permettrait aux utilisateurs d’effectuer des paiements instantanĂ©s en monnaie de banque centrale : « Nous n’aurions jamais accĂšs Ă  vos donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel et elles ne seraient pas sauvegardĂ©es, vous garantissant ainsi le plus haut niveau de confidentialitĂ©. Concernant les paiements hors ligne, le respect de la vie privĂ©e serait pratiquement Ă©quivalent Ă  ce qui vaut pour les paiements en espĂšces. » « Vous n’auriez pas besoin d’une connexion Internet. Vous pourriez toujours effectuer vos paiements, mĂȘme hors ligne. » « Un euro numĂ©rique serait, lui, garanti par la mĂȘme institution que les espĂšces, Ă  savoir nous, la Banque centrale europĂ©enne. Comme les espĂšces, sa valeur faciale serait intangible. »

Depuis 2018, la durĂ©e de conservation des informations personnelles recueillies lors d’un paiement par carte bancaire est lĂ©galement limitĂ©e au temps de la transaction.

La phase prĂ©paratoire, a Ă©tĂ© lancĂ©e le 1er novembre 2023 pour une durĂ©e initiale de deux ans. L’euro numĂ©rique coexisterait avec les espĂšces, qui seront toujours disponibles, afin de ne laisser personne de cĂŽtĂ©. Les personnes n’ayant pas accĂšs Ă  un compte bancaire ou aux outils numĂ©riques seraient Ă©galement en mesure de payer avec un euro numĂ©rique, Ă  l’aide, par exemple, d’une carte physique fournie par un organisme public tel qu’un bureau de poste. Les utilisateurs pourraient Ă©galement Ă©changer des euros numĂ©riques contre des espĂšces et vice versa aux distributeurs de billets. « Un euro numĂ©rique renforcerait l’efficacitĂ© des paiements europĂ©ens et contribuerait Ă  l’autonomie stratĂ©gique de l’Europe. »(BCE) Son utilisation de base serait gratuite pour les particuliers.

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Ces belles dĂ©clarations d’intention seront-elles rĂ©alisĂ©es ? La tentation d’un contrĂŽle accru de tous les citoyens n’est-il pas trop tentant pour toute structure Ă  vocation dominante ? L’Homo sapiens sapiens en situation de pouvoir a montrĂ© au cours de l’Histoire sa propension quasi inĂ©luctable Ă  outrepasser les limites morales et Ă©thiques qui avaient Ă©tĂ© envisagĂ©es au dĂ©but d’un processus. C’est ainsi que les dĂ©tracteurs du tout numĂ©rique ont bien des raisons de craindre pour leur libertĂ©.


Pour ou contre le liquide et le cash

POUR : Parmi les arguments contre la suppression du liquide : la crainte de la technologie, et particuliĂšrement de « la peur de ce qu’on va faire de nos donnĂ©es », fondĂ©e par des scandales Ă  rĂ©pĂ©tition.

Nous sommes en train de nous diriger vers un « capitalisme de surveillance », gouverné de plus en plus par les données. Les données de paiement sont particuliÚrement précieuses pour observer et prévoir les comportements. Si elles savent ce que les gens dépensent, les banques et les fintech pourraient améliorer leur modÚle de prévision du risque de défaut des emprunteurs. Facebook et Google pourraient mieux cibler leur publicité, y compris la publicité politique ; les Etats autoritaires pourraient mieux surveiller les dissidents. En tant que société, nous devons nous poser la question : quelle utilisation des données des paiements voulons-nous et par qui ? (lemonde.fr - L'argent liquide disparaitra un jour mais pas tout de suite)

CONTRE : Arguments utilisĂ©s contre le liquide : le cash qui, grĂące Ă  l’anonymat, favorise l’évasion fiscale et la criminalitĂ©. Les promoteurs du « cashless » mettent en avant l’efficacitĂ©, le gain de temps et d’argent, la sĂ©curitĂ© de ce moyen de paiement pour les clients et les commerçants, la lutte contre la fraude et le terrorisme. Pour les banques françaises, la diminution de la part du cash et des chĂšques reprĂ©sente un enjeu financier majeur. Elles perdent environ 1,6 milliards d’euros chaque annĂ©e pour assurer le fonctionnement des moyens de paiement (alors mĂȘme que la carte de paiement leur rapporte plus de 2,6 milliards d’euros par an).

MAIS... La suppression de l’argent liquide soulĂšve des enjeux d’inclusion sociale. Elle oblige les individus Ă  se doter de comptes et de cartes bancaires qui sont loin d’ĂȘtre gratuits. En France, des initiatives de services bancaires alternatifs, tel que le compte-Nickel, ont eu un grand succĂšs et ont permis de limiter les phĂ©nomĂšnes d’exclusion sociale. En janvier 2023, Nickel annonce avoir franchi la barre symbolique des 3 millions de clients en France.


Comment obtenir de la monnaie virtuelle ?

Il existe 3 moyens d’obtenir de la monnaie virtuelle une fois que l’on a crĂ©Ă© son portefeuille Ă©lectronique :

  • se faire payer en cryptomonnaie ;
  • acheter de la cryptomonnaie : des plateformes vendent des monnaies numĂ©riques moyennant des commissions ;
  • « miner » : des dĂ©veloppeurs transcrivent toutes les transactions. C’est le « minage », dĂ©nommĂ© ainsi en rĂ©fĂ©rence Ă  l’activitĂ© d’extraction d’or dans les mines. Les mineurs s’assurent de la fiabilitĂ© et du bon dĂ©roulĂ© des transactions sur la blockchain. En contrepartie, ils reçoivent de la cryptomonnaie nouvellement Ă©mise. Lorsqu’un mineur a terminĂ© la transcription d’un bloc, il le transmet aux autres nƓuds du rĂ©seau. Ces derniers doivent approuver le nouveau bloc et l’ajouter Ă  leur copie.

Il y a des risques spĂ©culatifs importants dans l’utilisation des cryptomonnaies.

Manuel Valente, expert de la cryptomonnaie, constate dans une tribune au « Monde » que l’irruption de la libra (initiative avortĂ©e de Facebook/Meta) a poussĂ© Washington et PĂ©kin Ă  lancer des initiatives dans ce domaine, et que le risque pour l’Europe est de rester derriĂšre.


Payer ses achats en bitcoins, mode d’emploi

  1. Alice souhaite acheter l’appareil photo de Bob, qu’il vend 10 bitcoins. Elle se rend sur un site Internet spĂ©cialisĂ© et achĂšte 10 bitcoins avec des euros.
  2. Alice rĂ©dige une transaction numĂ©rique sur un site dĂ©diĂ©. Elle y indique l’argent qu’elle possĂšde, comment elle se l’est procurĂ© et combien elle paie Bob. Pour prouver son identitĂ©, elle signe la transaction avec un cadenas privĂ© (il est unique, et seule Alice le possĂšde).
  3. La transaction signĂ©e avec le cadenas privĂ© d’Alice est envoyĂ©e sur le rĂ©seau bitcoin. Celui-ci est formĂ© par les ordinateurs des utilisateurs de bitcoins. Chacun des membres reçoit les transactions Ă©mises sur le rĂ©seau.
  4. Chaque membre du rĂ©seau vĂ©rifie la transaction d’Alice : il regarde si sa clĂ© publique (elle est distribuĂ©e Ă  tout le monde et permet d’ouvrir uniquement le cadenas d’Alice) ouvre bien le cadenas privĂ©. Il contrĂŽle Ă©galement qu’elle possĂšde bien les bitcoins qu’elle prĂ©tend avoir, en vĂ©rifiant la provenance de l’argent.
  5. Si tout est en rĂšgle, la transaction est archivĂ©e dans un gros recueil numĂ©rique qu’on appelle un « bloc ».
  6. AprĂšs environ 2 000 transactions, le bloc est rempli. On y inclut la rĂ©fĂ©rence du dernier bloc terminĂ© avant de l’ajouter Ă  la grande « chaĂźne de blocs », la fameuse blockchain.
  7. Chacun des membres du rĂ©seau a fabriquĂ© son propre bloc. Pour ĂȘtre celui qui accrochera le sien Ă  la chaĂźne, il faut rĂ©soudre un casse-tĂȘte informatique.
  8. La seule maniĂšre de rĂ©soudre ce casse-tĂȘte est de calculer le hash (il s’agit d’une fonction informatique qui transforme des donnĂ©es en une courte suite de lettres et de chiffres) autant de fois que nĂ©cessaire avec un nombre diffĂ©rent. C’est un peu comme jouer Ă  une machine Ă  sous dont le rĂ©sultat dĂ©pendrait de la piĂšce qu’on y introduit.
  9. Il faut essayer 1 000 milliards de milliards de nombres, en moyenne, avant de réussir, ce qui prend seulement dix minutes à un ordinateur.
  10. Le gagnant ajoute son bloc Ă  la chaĂźne. Le hash trouvĂ© lors du casse-tĂȘte devient l’adresse de ce nouveau bloc.
  11. Les transactions du bloc sont à nouveau vérifiées par les autres membres du réseau. Si tout est valide, ils acceptent le bloc en incluant son adresse (son hash) dans leur prochain bloc.
  12. Bob attend la crĂ©ation de plusieurs blocs dans la chaĂźne pour ĂȘtre sĂ»r que la transaction d’Alice a bien Ă©tĂ© validĂ©e (ce qui prend environ une demi-heure). Il envoie ensuite l’appareil photo Ă  Alice.

bitcoin-ethereum

Lorsqu’un membre du rĂ©seau rĂ©sout un casse-tĂȘte, il gagne des bitcoins. C’est la seule maniĂšre de « fabriquer » cette monnaie numĂ©rique. La quantitĂ© totale de bitcoins que l’on peut crĂ©er sur le rĂ©seau est limitĂ©e, un peu comme un filon d’or que l’on exploiterait jusqu’à son Ă©puisement. C’est pourquoi les gagnants du casse-tĂȘte sont appelĂ©s des « mineurs ».


Et la monnaie locale... Y avez-vous pensé ?

De nombreux territoires ont mis en place des monnaies locales. Nous avons la chance Ă  Nancy et alentours d'avoir depuis 2015 Le Florain !

En quoi les monnaies locales sont elles vertueuses ?

  • elles sont gĂ©rĂ©es par des associations soucieuses de l'Ă©conomie sociale et solidaire.
  • en les utilisant nous soutenons des entreprises Ă  taille humaine, locales et qui dĂ©fendent les valeurs de l'association, laquelle sĂ©lectionne les entreprises sur les critĂšres qu'elle s'est fixĂ©s dĂ©mocratiquement.
  • ces monnaies circulent et favorisent donc un cercle vertueux favorise la coopĂ©ration entre entreprises, associations et indĂ©pendants locaux.
  • une monnaie locale est obligatoirement (lĂ©gislativement) adossĂ©e Ă  l'euro, elle fonctionne donc par Ă©change d'euros contre des coupures (ou de la monnaie numĂ©rique) Ă  paritĂ© (1 Florain = 1 Euro). Mais alors oĂč est la vertu ? Les euros changĂ©s sont conservĂ©s sur un fond de rĂ©serve dans une banque Ă©thique choisie par l'association (La Nef pour Le Florain). Celle-ci s'engage Ă  financer les projets du territoire de la monnaie Ă  hauteur du montant du fonds de rĂ©serve (2 fois le fond de rĂ©serve Ă  la Nef)

Il existe 80 monnaies locales citoyennes sur le territoire français, l'équivalent de 5 millions d'Euros en circulation.
Voir la carte de France des monnaies locales sur le site du mouvement SOL - Monnaies locales complémentaires


Lectures

Michel Aglietta : La Violence de la monnaie (avec André Orléan, PUF, 1984), La Monnaie souveraine (Odile Jacob, 1998), La Monnaie : entre violence et confiance (Odile Jacob, 2002), La Monnaie : entre dettes et souveraineté (avec Pepita Ould Ahmed et Jean-François Ponsot, Odile Jacob, 2016) et Le Futur de la monnaie (avec Natacha Valla, Odile Jacob, 320 pages, 24,90 euros)



Conclusions / Questionnements

L’apparition de nouvelles rĂšgles, de nouveaux acteurs, de nouvelles technologies complexifie le rapport entre le citoyen et l’acte de payer. Du reste, dans cet Ă©cheveau de possibilitĂ©s (qui nĂ©anmoins risquent de se rĂ©duire), jamais n’est Ă©tudiĂ©e la notion du don (sans contrepartie exigĂ©e), du troc (en-dehors de monnaie officielle). La vision occidentale de l’économie et de la finance a tout rĂ©duit Ă  des actes basĂ©s sur la circulation d’argent sous quelque forme que ce soit. Ceci nous enferme de plus en plus dans des types de rapports entre nous exclusivement liĂ©s aux monnaies dĂ©finies par les puissants et particuliĂšrement, jusqu’à prĂ©sent du moins, au Dollar et aux tentatives de monnaies virtuelles.

Le citoyen, devant l’écheveau des possibilitĂ©s explorĂ©es actuellement se sent perplexe. Faut-il considĂ©rer les intentions financiĂšres actuelles comme progrĂšs ou comme danger ?

Comment comprendre ce qui se joue dans les cercles de ceux qui administrent les monnaies « traditionnelles » et ceux qui lancent des projets en lien avec les nouvelles technologies ? Certains acteurs jouent sur les deux tableaux, désireux de conserver leur territoire et, parfois, leur hégémonie, comme par exemple les GAFA qui souhaitent investir le champ si essentiel de la monnaie ?

On peut aujourd’hui faire un parallĂšle avec le « tout numĂ©rique » qui crĂ©e une obligation d’adhĂ©rer (obligation payante Ă©videmment) pour tout acte ou presque de sa vie sociale
 et bientĂŽt de sa vie tout court. Tous les actes sociaux sont numĂ©risĂ©s : de la remise des devoirs et des notes Ă  l’école Ă  l’élaboration de vos papiers d’identité ; de la recherche d’un emploi Ă  la consultation de votre compte aux impĂŽts ; de votre carte vitale Ă  votre dossier Ă  la Caisse d’Allocations familiales ; de votre inscription Ă  un stage Ă  l’achat d’une place de cinĂ©ma


Et pour ainsi ĂȘtre sociabilisĂ©, cela vous coĂ»te des abonnements mensuels chers et nombreux. Haro sur celui qui ne peut payer ! MĂȘme les migrants qui arrivent dĂ©munis sur le sol d’un pays doivent avoir un tĂ©lĂ©phone mobile au minimum. Comment donner une piĂšce au mendiant rencontrĂ© devant un magasin ou au dĂ©tour d’un trottoir si nos poches sont vides ?


Changements géopolitiques en marche

Toutefois, les changements géopolitiques qui se manifestent (mondialisme contre monde multipolaire) pourraient déboucher sur de nouvelles rÚgles comme par exemple :

  • le fait que les monnaies pourraient ne plus ĂȘtre Ă©mises par des banques privĂ©es
  • la dĂ©dollarisation de l’économie et des Ă©changes amorcĂ©e rĂ©cemment d’ailleurs
  • le possible retour des monnaies nationales et d’une importance accrue des banques centrales nationales
  • la probable modification de la crĂ©ation des richesses via la crĂ©ation industrielle et non plus via la financiarisation, avec une remise en question de l’influence des puissants fonds d’investissement aux fins purement spĂ©culatives
  • la probable indexation de la monnaie sur le dĂ©veloppement commercial, de telle sorte que ce seraient les besoins des peuples qui seraient pris en compte Ă  la place des intĂ©rĂȘts des marchĂ©s financiers

Seul un rĂ©gime oĂč la question de la monnaie, de sa crĂ©ation, de sa destruction, de sa forme et des conditions de son utilisation serait transparente et dĂ©cidĂ©e de façon rĂ©ellement dĂ©mocratique garantirait une meilleure comprĂ©hension et gestion de cette force centrale qu’est la circulation monĂ©taire.

En l’absence de ce type de rĂ©gime, il faut subir les tentatives, les dĂ©cisions, les abus de ceux qui se sont arrogĂ©s le pouvoir de crĂ©er et gĂ©rer monnaie.

Et si le rĂ©veil de certaines nations, voire de certains continents constituait une formidable occasion de construire de nouveaux rapports humains, instaurant une plus grande justice et une plus grande Ă©galitĂ© entre les peuples ? Les questions monĂ©taires seront au centre de ces grandes manƓuvres.

Nous, citoyens devons prendre notre part et nos responsabilités pour faire que ces transformations aillent dans le bon sens.



🛑Unissons-nous ! RĂ©sistons ensemble

Pour se libérer, du systÚme mafieux politico-financier de la 5° République, ensuite de cette Europe qui veut imposer son nouvel ordre mondial.

Avec tous les citoyens de bonne volonté pour un monde meilleur.

Vive le RIC, premier pas vers une véritable démocratie, pour un gouvernement provisoire de transition, et la réorientation de tous les secteurs vers le bien commun.

On est LĂ  !...

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