La situation des jeunes de 16 à 30 ans représente une urgence sociale pour notre pays ! Entre inquiétudes, pauvreté, déclassement au niveau mondial en termes d’instruction et perte d’horizon, une grande partie de notre jeunesse se sent abandonnée.

Notre modèle de société doit s’adapter sans tarder car des fractures caractérisent la jeunesse française, victime d’un déclin économique, d’une faible mobilité dans l’échelle sociale et d’une exclusion de la vie politique. Une part croissante de la population la plus modeste s’éloigne du niveau de vie des « classes moyennes ».

Effectivement, la transmission intergénérationnelle du patrimoine a largement contribué à accroître les fractures intragénérationnelles – notamment sur la question fondamentale de l’accès au premier logement. Dans les grandes métropoles, cela participe largement à une reproduction des inégalités (mécanisme qui est déjà particulièrement fort en France). Ainsi, la transmission du capital économique supplante désormais en partie la transmission du capital culturel dans la reproduction des inégalités. La hiérarchie des filières de formation se recompose indéfiniment créant un clivage au sein de la jeunesse. 


Le taux de pauvreté monétaire des 18-25 ans a augmenté de 50% depuis deux décennies

Les jeunes accèdent aux aides sociales très tardivement – en général à partir de 25 ans (notamment pour accéder au RSA). Les premières années d’insertion dans la vie professionnelle sont marquées par la succession d’emplois précaires. Même si une grande majorité des 18–30 ans bénéficie encore de l’aide de la famille, cette situation n’est pas tenable car il leur est refusé le statut de véritable « adulte majeur », ce qui crée des tensions psychologiques fortes aussi bien intergénérationnelles qu’individuelles et aboutit à une forme de « citoyenneté refusée », en totale incohérence avec la majorité civile et la dimension politique de cette citoyenneté (droit de vote, par exemple), accordées à 18 ans.

De plus, l’État se défaussant sur les familles, un poids financier supplémentaire grève le budget des parents et fratries, limitant la possibilité de proposer des études et une entrée dans la vie professionnelle sereines. Pour les jeunes qui ne peuvent bénéficier d’une aide familiale, la situation est souvent critique, d’autant que les postes proposés sont généralement des emplois temporaires ou à temps partiel.


Budget_serre


Les changements successifs de situations et de statuts, caractéristiques de la jeunesse, rendent les démarches administratives plus complexes et le non-recours aux aides plus fréquent, à la fois chez les jeunes en emploi précaire et les jeunes demandeurs d’emploi, ainsi que, dans une moindre mesure, chez les jeunes en emploi stable. La relation tutélaire et infantilisante entre l’État et les jeunes, induite par le recours aux dispositifs de solidarité publique, conduit certains jeunes à contourner ces dispositifs ou bien à en ajourner la mobilisation, ce qui peut être dramatique.

Le maintien des jeunes dans une forme d’infantilisation se ressent au travers des politiques familiales : l’accès direct aux prestations sociales est retardé, les aides fiscales sont accordées aux parents, les bourses sont aussi dépendantes du niveau de revenus des parents.

Au Danemark, en Norvège ou en Suède, par exemple, on considère que la majorité sociale coïncide avec la majorité économique. Par conséquent, on aide directement les jeunes, sans passer par les aides familiales. Et toutes les études le prouvent : les jeunes y sont plus optimistes, tout simplement parce qu’on leur donne le temps d’être jeunes ! On leur offre ce temps d’expérimentations essentiel à la construction individuelle. Les recherches montrent que plus les aides sont individualisées, meilleure est la condition des jeunes au regard de la pauvreté, meilleurs sont également le taux de confiance en l’État et la participation électorale.
Les origines sociales pèsent de plus en plus sur la réussite scolaire. L’école française ne parvient plus à réduire les inégalités de départ.

Le diplôme demeure le meilleur rempart contre les inégalités, surtout lorsqu’on ne peut pas compter sur le capital économique des parents. Mais étudier est pour beaucoup une gageure !

Statistiquement, le taux de chômage des jeunes est nettement supérieur à celui du reste de la population. Il est plus élevé pour les moins diplômés. En 2022, il atteint 13,2 % pour les actifs ayant au plus le brevet des collèges, contre 4,7 % pour ceux diplômés du supérieur. Il se situe à un niveau intermédiaire pour les titulaires d’un BEP ou CAP (7,7 %) ou du baccalauréat (8,7 %). (INSEE - L'essentiel sur... le chômage)

Ajoutons à cela le fait que la crise sanitaire a eu des conséquences sur la santé mentale des adolescents, constatées par des professionnels de l’Éducation Nationale, des pédiatres et pédopsychiatres (notamment, démotivation, décrochage scolaire, repli, refus scolaire anxieux). Le système de surveillance mis en place par Santé publique France a confirmé ces signaux à l’échelle nationale et régionale. Les passages aux urgences pour troubles de l’humeur, gestes et idées suicidaires montrent depuis le début de l’année 2022 des niveaux élevés, comparables à ceux observés début 2021 voire supérieurs chez les 15-17 ans.


La situation anormale des étudiants peu fortunés

Chez les étudiants, 1 sur 5 vivrait sous le seuil de pauvreté ce qui entraîne report, abandon des études, échecs, nécessité de travailler, endettement, prostitution …. De plus en plus d'étudiants sont contraints de recourir à l'aide alimentaire à cause des ravages de l'inflation : 54% des jeunes interrogés sautent des repas pour des raisons financières et un étudiant sur deux a commencé à récupérer des colis alimentaires à cause de l'inflation. Selon l'Unef, principal syndicat étudiant, le coût de la vie étudiante a augmenté de 6,47% en 2023. Une hausse "inédite en 19 ans d'enquêtes", notamment entretenue par les achats de produits alimentaires (+14,3% en 2023 par rapport à 2022) ainsi que les dépenses énergétiques (+10,1% pour l'électricité, +20,7% pour le gaz, +22% pour le gaz naturel).

«Cette année, le coût de la rentrée dépasse le montant alarmant des 3000 euros», a alerté mi-août la Fage (Fédération des Associations Générales Étudiantes). Soit + 4,7% par rapport à l’an dernier, en raison d’une forte hausse des frais de vie courante, en tête desquels le loyer (44,5 %, avec un montant moyen de 533 euros) et de l’alimentation.

Des étudiants qui dorment au camping, des épiceries solidaires débordées, des jeunes qui rognent sur leurs dépenses de santé… La précarité étudiante, révélée au grand jour par la crise du Covid et accentuée par l’inflation, est devenue un sujet de préoccupation majeur pour les présidents d’université. La secrétaire générale de l’Unef préconise «une allocation d’études pour tous les étudiants» «allocation d’autonomie» universelle, qui prendrait en compte l’assiduité.


Poches_vides


Même la classe moyenne pâtit de la situation. Les étudiants de cette « zone fragile » n’ont pas droit aux bourses et leurs parents ne sont pas suffisamment aisés pour les aider.

«Il est vrai que la précarité ne touche pas que les étudiants boursiers», reconnaît France Universités, l’instance représentative des universités, tout en étant circonspecte sur l’idée d’un revenu universel et son «impact budgétaire». Auditionné le 27 septembre à l’Assemblée, son président, Guillaume Gellé pointe aussi le risque de voir des jeunes s’inscrire à l’université pour toucher cette aide. Et une «évaporation», de fait, de profils de «niveau bac et en dessous», dont l’économie a besoin.

Toutefois le système scandinave de l’allocation inconditionnelle a démontré son efficacité !

En France, il faut déplorer l’immense hypocrisie qu’il y a dans le décalage entre les moyens mis dans les classes préparatoires, ultra-élitistes, et dans le reste de l’enseignement supérieur…

Ce qui rend le système français particulièrement inégalitaire, c’est l’emprise du diplôme initial sur la trajectoire professionnelle : il conditionne l’entrée sur le marché du travail. Et ce mécanisme n’est guère relativisé par la suite, car le retour en formation en France reste statistiquement beaucoup moins fréquent que dans les autres pays européens. Il existe par conséquent une réelle pression à ne pas rater sa formation initiale, incorporée à tous les échelons du système, car il n’y a pas vraiment de « seconde chance ». Cette pression pèse particulièrement sur les boursiers, pris dans les filets d’une réussite nécessairement linéaire, alors que dans les milieux favorisés se déploient des stratégies familiales visant à garantir la réussite à tout prix, et donc à l’« acheter ».

C’est ainsi que la France apparaît dans les analyses de l’OCDE comme le pays dont la performance scolaire aux tests standardisés PISA est la plus fortement dépendante du statut économique, social et culturel des élèves. Mais, dans un marché du travail segmenté par l’âge, l’arrivée de jeunes de plus en plus qualifiés s’opère dans un contexte de raréfaction croissante des contrats à durée indéterminée, et avec un taux de chômage qui se maintient à un niveau préoccupant depuis plusieurs décennies en France. Le niveau de dépenses par tête dans l’enseignement supérieur, en baisse depuis 2010, est aujourd’hui inférieur à la moyenne de l’OCDE. (Hypothèses-Éduveille - Les jeunes en France, des citoyens pas comme les autres ?)

Le sentiment d’être délaissés par les élites politiques et par l’action publique génère chez les jeunes adultes une défiance à l’égard des élus et du système politique, et, au-delà de la détresse éprouvée, un sentiment de colère qui vient potentiellement nourrir de nouvelles formes d’engagement, ou plus exactement de participation politique. La colère s’incarne dans des luttes plus radicales, des actions de mobilisation contre le système capitaliste ou pour l’environnement par exemple, généralement médiatisées, un élargissement du répertoire de contestation et une diversification des cibles parmi les détenteurs du pouvoir. La colère peut-elle déboucher sur de nouvelles valeurs, un rapport différent à l’État, à la politique ? Cependant, ces luttes ciblées, menées par une jeunesse militante, ne rassemblent au final qu’assez peu de monde ; ce qui augmente les sentiments de frustration, parfois une forme de fatalisme, et les inquiétudes légitimes face à l’avenir de notre jeunesse.

Enfin, il est un sujet peu abordé par la société qui préfère fermer les yeux, c’est celui de la prostitution des étudiants, contraints de rechercher des sources de revenus suffisants pour payer les études et les frais afférents : Loin d’être une pratique marginale, la prostitution étudiante concernerait en France environ 50 000 jeunes selon le syndicat Sud Étudiant. Certaines entreprises peu scrupuleuses ont ainsi vu en la précarité étudiante une véritable aubaine et même plus, un marché à saisir. Elles ont ainsi créé leur propre site internet de mise en relation entre hommes riches et jeunes étudiantes ! Comment pouvons-nous tous continuer à faire semblant d’ignorer ce drame ?


Quelles solutions ?

Notre nation doit :

  • Garantir un niveau minimal de connaissances et de compétences pour tous, ce qui signifie de revisiter l’ensemble du système d’acquisition des savoirs.

  • Assurer la « seconde chance » pour structurer l’ensemble du système d’éducation et de formation pour ceux qui auraient eu un trajet non-traditionnel.

  • Mettre en place une allocation d’environ 800-850 euros mensuels accordée à tous les jeunes pour se former et acquérir une véritable autonomie pendant 6 ans, indépendamment de la situation des parents et tenant compte de l’assiduité au sein des formations.

  • Mettre en place une véritable politique de logement accessible pour les jeunes.

En outre, il faut une fiscalité sur les successions qui soit véritablement progressive et qui aboutisse à des taux très élevés pour les plus aisés : il faut absolument mettre fin aux innombrables dispositifs de niches qui existent pour les familles les plus aisées. Tant que ce système d’héritage inique subsistera, la colère continuera de grandir.

Enfin, construire ensemble une véritable démocratie permettrait une participation naturelle des jeunes au débat et aux décisions collectifs de construction de notre Vivre Ensemble.


Ce contenu fait l'objet du nouveau tract #14 sur la paupérisation des jeunes distribué les samedis au Rond-Point "Botanic" notamment.



Crédit photo : Bénévoles de l'association Co'p1 - novembre 2020



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Pour se libérer, du système mafieux politico-financier de la 5° République, ensuite de cette Europe qui veut imposer son nouvel ordre mondial.

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On est Là !...

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