Une soirée à laquelle ont pris part une douzaine de participants, régulièrement sollicités par notre animatrice Sophie pour exprimer les questions auxquelles a répondu très clairement notre intervenant.
Olivier NOBILE : Ancien élève de l’école nationale supérieure de Sécurité sociale, il exerce d’importantes fonctions au sein de la Sécurité sociale française. Il est par ailleurs chargé d’enseignement depuis quinze ans en Droit social à l’Institut d’Etudes Politiques de Strasbourg.
Membre du Bureau national de l’Union des familles laïques (UFAL), Olivier Nobile en est le délégué national aux questions de Santé et de Protection sociale. Il est l’auteur de Pour en finir avec le trou de la Sécu, Repenser la Protection sociale au 21ème siècle (éditions Penser & Agir, 2014).
La Sécurité sociale est souvent présentée comme un sujet complexe et technique inaccessible au plus grand nombre. Pourtant cette institution accompagne l’ensemble des Français de la naissance à la mort et verse chaque année des dépenses très supérieures à celles de l’Etat.
Lorsque la Sécurité sociale est créée en 1945, il ne s’agissait pas de réinventer un simple système de Protection sociale comme il en existait auparavant. Envisagée par le Conseil National de la Résistance, la Sécurité sociale ne verra le jour que grâce au combat politique acharné de milliers d’hommes et de femmes issus de la classe ouvrière qui vont bâtir de toute pièce ce joyau social qui va améliorer les conditions de vie des Français dans des proportions inégalées. Grâce à leur action politique, et avec l’appui du Ministre communiste Ambroise Croizat, la Sécurité sociale devient la première institution sociale et politique des travailleurs.
A travers la Sécurité sociale, il s’agit tout d’abord de mettre fin à la peur du lendemain pour les travailleurs et leur famille. Mais surtout, la Sécurité sociale devient une institution politique et démocratique, indépendante de l’Etat et placée entre les mains des travailleurs eux-mêmes. La Sécurité sociale de 1945 est donc une institution porteuse d’un projet révolutionnaire que portait déjà Jean Jaurès au début du 20 siècle. Un projet égalitaire et démocratique conçu pour et par les travailleurs.
Un tel projet subira évidemment de violentes attaques politiques et patronales : le Patronat français ne supporte pas que la classe salariale prouve sa capacité à gérer efficacement une institution à la tête de moyens financiers aussi colossaux. Plus grave, la Sécurité sociale démontrait qu’il était possible de se passer du marché pour assurer aux travailleurs les conditions d’une vie digne. Insupportable démonstration de l’inutilité des marchés financiers et des assurances privées.
La Sécurité sociale a subi de nombreuses transformations et ne ressemble guère à l’institution voulue par Ambroise Croizat en 1945. Si les réformes libérales de la Sécurité sociale en ont ébranlé les principes, l’essentiel demeure cependant : la Sécurité sociale constitue encore aujourd’hui une institution capitale dans la vie des français et, plus encore, le « déjà-là » offrant à la classe des travailleurs les armes de son émancipation politique et sociale face aux intérêts du patronat capitaliste.
La participation a fluctué entre 9 et 13 personnes connectées, micros coupés durant l'exposé pour éviter les bruits de fond. Nous en avons perdu quelques-unes hélas lors des changements de lien (Zoom nous oblige a changer de lien toutes les 40 minutes, sauf à prendre un abonnement...). Tout le monde a joué le jeu des questions tantôt écrites, tantôt orales. Merci !
Olivier Nobile a notamment présenté ce document qui explique la spirale réformatrice néo-libérale de la Sécu au fil du temps. Bien entendu on comprend mieux avec les commentaires de l'intervenant, cf la vidéo ci-avant.
Sophie Norton et les Gilets Jaunes constituants de Nancy Porte Sud remercient tout d'abord M. Oliver Nobile pour son excellente prestation et également toutes les personnes ayant assisté depuis leur domicile à cette réunion Zoom. Nous remercions également tous les internautes qui nous font le plaisir de s'intéresser à nos travaux, vos visites sur notre blog nous encouragent à continuer dans la voie que nous nous sommes fixée de participer à l'éducation populaire.
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