«Une sacrĂ©e hausse des prix sur tous les articles et dans toutes les enseignes est Ă craindre dĂšs novembre. Il va y avoir une hausse sur les pĂątes, les huiles, le cafĂ© et le cacao, par exemple. Le non-alimentaire (bricolage, matĂ©riel de cuisson, hi-fi/son) sera Ă©galement impacté», prĂ©dit-il. «Le nouveau modĂšle Ă©conomique (moins polluant, mĂ©thode de production diffĂ©rente) est Ă©galement une raison pour laquelle beaucoup de choses vont ĂȘtre vendues plus cher.»
Lorsquâun commerçant puissant sâexprime ainsi, cela illustre la crise sociĂ©tale actuelle qui pĂ©nalise de nombreux citoyens dont le sentiment dâimpuissance individuelle ainsi que collective grandit.
Ces citoyens en colĂšre, indignĂ©s, Ă©cartĂ©s de tous lieux de dĂ©bats et de dĂ©cision, ont Ă©tĂ© rĂ©primĂ©s avec une brutalitĂ© inouĂŻe, discrĂ©ditĂ©s aux yeux de lâopinion publique par de nombreux mensonges, ont Ă©tĂ© raillĂ©s ou accusĂ©s par des mĂ©dias aux ordres du pouvoir. Mais nombre dâentre eux ont continuĂ© Ă agir de façon parfois moins ostensible, par des manifestations diverses, par de lâhumanitaire, par de lâĂ©ducation populaire, par de lâinformation alternative, par des engagements en politique non conventionnelle, par des initiatives Ă©cologiques.
Ce qui avait Ă©tĂ© le dĂ©clencheur premier du mouvement, Ă savoir la hausse de certains prix, est Ă nouveau dâactualitĂ©, mais avec encore plus dâacuitĂ©. En effet, les hausses de prix de produits indispensables vont prĂ©cipiter encore plus de foyers dans la prĂ©caritĂ©, la pauvretĂ©, les restrictions, entraĂźnant des rĂ©actions en chaĂźne : comment continuer Ă prendre sa voiture pour aller travailler Ă des dizaines de kilomĂštres de son lieu dâhabitation, quand le modĂšle qui a Ă©tĂ© favorisĂ© jusquâĂ prĂ©sent incitait Ă sâĂ©loigner des villes ou des centres de production en raison de loyers ou prix dâachat immobilier excessifs ? Comment trouver des moyens alternatifs quand on a dĂ©mantelĂ© une bonne partie du rĂ©seau ferrĂ© pour conduire au « tout automobile » ? Comment sâalimenter sainement et peu cher quand on a bĂ©tonnĂ© les terrains qui Ă©taient occupĂ©s par des « jardins ouvriers » ou « jardins collectifs » ou quand on a favorisĂ© les graines potagĂšres hybrides et stĂ©riles des grands groupes grainetiers ? Pourquoi avoir imposĂ© les emballages plastiques dramatiquement polluants pour la quasi-totalitĂ© des produits, ce qui augmente en rĂ©alitĂ© le prix de ces produits mais a aussi un coĂ»t Ă©cologique colossal ?...
EcartĂ©s des lieux de dĂ©cisions politiques par une Constitution qui ne permet aucune incursion du peuple dans le dĂ©bat public, les citoyens ont subi lâaccĂ©lĂ©ration du systĂšme hyper-productiviste capitaliste. MalgrĂ© des luttes Ă©parses, quelques coups dâĂ©clat de lanceurs dâalerte vite muselĂ©s, des confrontations vite rĂ©primĂ©es par la violence dâEtat, le rouleau compresseur a avancĂ© sans Ă©tats dâĂąme. Les Gilets Jaunes ont revendiquĂ© trĂšs tĂŽt lâinscription du RĂ©fĂ©rendum dâInitiative Citoyenne en toutes matiĂšres dans la Constitution, conscients que ceci reprĂ©senterait un premier pas vers une dĂ©mocratie authentique. Câest probablement une des revendications qui ont le plus irritĂ© les instances gouvernementales et leurs commanditaires (lâoligarchie dĂ©sormais mondiale).
Aujourdâhui, trois ans aprĂšs le dĂ©but du mouvement des Gilets Jaunes, les faits leur donnent raison : Une augmentation significative de nombreux prix dâarticles essentiels, lâutilisation de la crise sanitaire de la covid-19 comme moyen de surveillance et fichage, une classe politique au pouvoir, de plus en plus mĂ©prisante vis-Ă -vis des citoyens-Ă©lecteurs, une soumission des personnels politiques aux mondes de la finance et de la production capitaliste au dĂ©triment de lâenvironnement et du climat, des systĂšmes de protection sociale de plus en plus menacĂ©s et chancelantsâŠ
Nous sommes redevables Ă nos enfants et nos petits-enfants de la situation peu enviable dans laquelle nous sommes tous embarquĂ©s. Oh, bien sĂ»r, avec de petites diffĂ©rences⊠Il y a ceux qui arrivent Ă finir correctement leurs fins de mois, alors que dâautres sont dans des situations difficiles, et parfois catastrophiques. Il y a ceux qui sont en bonne santĂ© alors que dâautres vivent malheureusement la maladie ou le handicap et donc des parcours du combattant indignes dâune sociĂ©tĂ© parmi les « plus riches » de la planĂšte. Il y a ceux qui se sentent valorisĂ©s dans leurs activitĂ©s professionnelles ou autres et ceux qui sont sous-estimĂ©s, Ă cause de jugements arbitraires, consĂ©quences, la plupart du temps, dâune vision capitaliste basĂ©e sur la concurrence et le profit. Les exemples sont nombreux. Mais en rĂ©alitĂ©, nous sommes, tous, les composantes dâun peuple. Un peuple qui a une longue histoire de lumiĂšres et dâombres. Nous devons aujourdâhui Ă©clairer de ces lumiĂšres lâavenir de nos jeunes Ă lâaune de la raison, de la gĂ©nĂ©rositĂ©, de la sagesse. Ceci est un combat pour un avenir dĂ©sirable.
DĂšs le 17 novembre 2021, retrouvons-nous Ă nouveau sur les ronds-points pour en faire non pas des lieux de blocage mais des lieux de dialogue, dâexpression, de projets ! CrĂ©ons les agoras de notre futur !
Avec tractage, point info, pancartes... les nĂŽtres, les vĂŽtres, exprimez-vous.
Avec votre gilet, jaune, vert, orange... ou sans, c'est comme vous préférez.
Le printemps du changement - Gilets Jaunes - Verdun 28 avril 2019